Les espèces exotiques envahissantes (EEE) représentent une véritable menace pour la faune et la flore indigène de la Guadeloupe et participent à l’érosion de la biodiversité locale. Encore mal connue aux Antilles Françaises, cette problématique commence à prendre place peu à peu dans les consciences. Caractérisée par leur richesse spécifique et leur fort tôt d’endémisme, la Guadeloupe et les autres îles de la Caraïbes sont vulnérables et fortement impactées par les E.E.E au vu des échanges avec le monde extérieur.
Qu’est-ce qu’une E.E.E ?
On parle d’espèce exotique envahissante pour toute espèces animale ou végétale introduite (volontairement ou non) par l’ Homme, qui s’établit dans un nouvel environnement et y prolifère au détriment des espèces locales.
INVASION SUR LES ÎLETS
La mangouste indienne
Certaines espèces à l’allure attrayante comme la petite mangouste indienne (Herpestus javanicus auropunctatus ), souvent considérées comme animal de compagnie n’en sont pas moins de redoutables prédateurs. Du haut de ses 50 cm, ce petit mammifère peut infliger de gros dégâts à la faune locale. La petite mangouste indienne est originaire de la péninsule arabique, et a été largement introduite dans le monde (Antilles, îles de l’océan Pacifique et Indien, Amérique du Sud, Japon, Europe) afin de lutter contre les rongeurs (notamment les rats).
Habitat : on la retrouve arpentant les forêts, les broussailles et les milieux ouverts. D’autre fois, elle peut être aperçue non loin des habitations humaines.
Le raton laveur (Procyon lotor)
Le raton laveur plus connu sous le nom créole de « racoon », fut longtemps considéré comme une espèce endémique. Ce petit mammifère nocturne a pourtant été introduit, vraisemblablement à l’époque coloniale. Originaire d’Amérique du Nord et mesurant 80 cm de long en moyenne, le raton laveur est un solitaire. Prédateur omnivore , il s’attaque aux insectes, amphibiens, poissons, invertébrés aquatiques, petits mammifères et vers de terre.
Habitat : De nature peu farouche, le raton laveur peut se retrouver à proximité des habitations. En Guadeloupe, le racoon est ubiquiste : on le retrouve dans pratiquement tout les habitats, préférentiellement dans les zones boisées humides et dans les endroits où l'accès à l'eau est facile.
Le rat noir (Rattus rattus)
Le rat noir est un rongeur omnivore, opportuniste. Il fut introduit aux Antilles probablement au début du XVIe siècle, où il s’est établit et reproduit très rapidement. Figurant parmi les 100 espèces les plus envahissantes de la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le rat noir est un grand prédateur de l’avifaune. Ce rongeur a été impliqué dans de nombreuses extinctions d’espèces endémique et insulaires, et constitue le seul prédateur des nichées du Pic de la Guadeloupe .
Habitat : On le retrouve principalement dans les zones anthropisées tels que les greniers, combles et les lieux de stockage alimentaire.
ÉRADICATION AU CŒUR DU PARC NATIONAL DE LA GUADELOUPE (PNG)
L’îlet Kahouanne, classé en cœur de Parc national est soumis à la prédation des mangoustes et des rats noirs. L’îlet abrite des espèces à fort enjeux patrimoniaux comme les reptiles notamment les tortues imbriquées et leurs sites de ponte, menacés par le rat noir. On y retrouve également des anolis (marmoratus kahouannensis) une espèce endémique ainsi que l’orchidée brassavola cucullata, dont la population de Kahouanne présente un nombre exceptionnel de plants, également consommés par les rats.
En mars 2013, le PNG a mené une opération d’éradication pour piéger et euthanasier les mammifères prédateurs introduits sur les îlets. 160 pièges on été posés en partenariat avec l’'Institut national de la recherche agronomique (INRA) . Au total, 89 rats ont été capturés.
D’autres campagnes de piégeages et d’éradications ont été menées par le Parc national de la Guadeloupe et ses équipes sur les îles situées dans les cœur du Parc national.
Résultat des campagnes d’éradication sur les îlets
Date de publication : Octobre 2019