Soleil torride, embruns corrosifs, sable bouillant et vent incessant... La mer y affronte la terre dans d’interminables éclats d’écumes et de sel. Les vagues défient les falaises, les lames s’abattent sur la roche. Les éléments, en pleine ébullition, bouillent, crépitent, grondent.
Loin de toute cette agitation, le silence apparent d’un lagon, une anse abritée de quelques naturelles fureurs, accordent une trêve au promeneur...
Le littoral, notamment celui de la Grande-Terre, se caractérise par ses côtes bordées de cocotiers avec un sol presque entièrement dépourvu de terre. Ces conditions brutes, surtout en bord de falaises laissent la place à des arbustes aux systèmes racinaires impressionnants, aux poirier-pays, fleurit-noël bord-de-mer. Les falaises hébergent également une faune variée : anolis, lézards et iguanes ; les grottes abritent plusieurs espèces de chauves-souris dont le guimbo omnivore (Brachyphylla cavernarum), le noctilion pêcheur... Frégates, sternes, pélicans et pailles-en-queue s’observent long des côtes. En plus des oiseaux marins, le littoral attire pas moins d’une quarantaine d’espèces limicoles (chevaliers, bécasseaux, gravelots...).
Qu’elles ressemblent au sable fin et doré des cartes postales comme sur la Grande-Terre et les îles satellites, ou d’origine volcanique comme sur la Basse-Terre, la végétation des plages reste similaire : le front de mer accueille les patates bord-de-mer, les amarante bord-de-mer, cocotiers (Cocos nuciferas), catalpas (Thespesia populnea), amandier pays (Terminalia catappa). Les plages sableuses, constitutives des paysages emblématiques de la Guadeloupe font partie de « l’imaginaire » des îles tropicales, et constituent des lieux de détente et de tourisme privilégiés. Selon les localisations, le sable peut être blanc et fin (Sud de Grande-Terre…), légèrement orangé (Grande Anse de Deshaies…) ou noir (Grande Anse de Trois-Rivières…). De nombreux bourgs sont implantés sur ces littoraux ; les principales stations balnéaires (Le Gosier, Sainte-Anne, St François) occupent le sud de Grande Terre. Peu de ces littoraux sont restés à l’état naturel et la concurrence pour l’espace est forte. Des conflits d’usage se manifestent parfois comme sur les plages de ponte des tortues marines.
Les plages rocheuses constituent des paysages tout aussi emblématiques. Ce sont des hauts lieux d’un tourisme de découverte et de randonnée. Elles se caractérisent par leur végétation sèche battue par de forts vents chargés de houle et des falaises vertigineuses érodées par les éléments, en particulier la mer qui vient battre la roche avec violence. L’intérêt paysager de ces sites est, la plupart du temps, reconnu par diverses formes de protection (site classé…).