Propriété du Conservatoire du littoral et géré par la commune de Sainte-Rose, l’Ilet Caret est l’objet d’une activité éco-touristique importante et régulière, avec pas moins d’une dizaine de prestataires et une cinquantaine de navires chaque week-end.
Véritable pôle d’attraction touristique du Grand Cul-de-sac marin, ce banc de sable présente aussi des enjeux réels de conservation pour sa biodiversité. En effet, son évolution préoccupe les usagers et les acteurs de l’environnement depuis plusieurs années.
Un Îlet en danger
Menacé par le changement climatique et une trop forte fréquentation, l’Îlet a longtemps subi une importante érosion accompagnée du déplacement de son banc de sable vers le nord-ouest d’environ 12 m par an. Face à ces effets, l’îlet peinait à se maintenir et la végétation souffrait du piétinement par ses visiteurs.
Devant ce constat, la ville de Sainte-Rose, le Conservatoire du littoral et le Parc national de la Guadeloupe, avec le soutien du Cluster maritime représentant les acteurs économiques, ont lancé une opération de renaturation de l’Îlet Caret.
L'arrêté municipal du 15 septembre 2023 de la Ville de Sainte-Rose interdisant le débarquement sur l’îlet Caret avait pour but de permettre une opération de nettoyage et de revégétalisation de cet îlet emblématique du Grand Cul-de-sac marin.
Des mesures de protection et des résultats
Après 15 mois d’interdiction, le suivi mené par le Parc national sur le couvert végétal pionnier démontre une reprise et une progression de la végétation rampante avec :
- Une augmentation de la surface globale de l'îlet : depuis sa fermeture, l'îlet a sensiblement gagné en surface, avec une superficie moyenne de 3 750m² sur l'ensemble des relevés ;
- Une reprise remarquable de la végétation, couvrant désormais une grande partie de l'espace : la végétation a fortement progressé, passant de 738 m² en octobre 2023 à 1 911 m² aujourd'hui. La couverture végétale de l’îlet est passée de 22 % à 50 %, de recouvrement
Cette couverture végétale est essentielle pour fixer les sables et les nutriments du sol. Le suivi mené par le Parc national sur ce couverture végétal pionnier fait également apparaître un développement des zones de germinations sur des parties érodées de l’îlet. Signe encourageant, un retour spontané de la végétation arborée est observé avec la germination du palétuvier gris (Conocarpus erecta), du palétuvier rouge (rizophora mangle), du catalpa (Thespesia
polpunea), du raisin bord de mer (Coccoloba uvifera), de l’amandier (Terminalia cattapa), du bois couleuvre (capparis flexosa) et du cocotier (Cocos nucifera).
C’est pour renforcer la protection de cette zone déjà interdite que des barrières ont été installées il y a un an.
Dans ce contexte, l'importance de conforter ces résultats fait consensus chez l'ensemble des partenaires. Ces résultats encourageants justifient une nouvelle prolongation de l’interdiction de débarquement jusqu’au 30 juin 2025. Durant cette période, l’accès à la partie terrestre de l’îlet reste donc interdit jusqu’à cette date. Cette interdiction inclut également l’estran, c’est-à-dire la partie du littoral périodiquement recouverte par la marée. Le périmètre interdit est matérialisé par des panneaux d’interdiction.
Sur l'ïlet, la nature reprend ses droits comme l'atteste cette vidéo.
Conformément à l’article 3 de l’arrêté municipal n°902 du 11 janvier 2024, l’organisation de manifestation sportives, les activités de groupes, les activités commerciales, artisanales, agricoles, publicitaires, médiatiques, les tournages et prises de vue à caractère professionnel sont interdits sur l’ensemble du site.
L’article 4 du-dit arrêté précise que l’accès, l’accostage et le débarquement de tout type d’embarcation, d’engins de sports nautiques (scooters, jet ski, etc.) motorisés ou non sont interdits sur le site.
Ces interdictions ne s’appliquent pas aux embarcations bénéficiant d’une autorisation écrite du propriétaire ou du gestionnaire du site (Conservatoire du littoral, Parc national de la Guadeloupe).
Les contrevenants s'exposent désormais à une amende forfaitaire de 135€ pouvant aller au maximum à 750€ et en cas de récidive la sanction prévue à l'article L-415-3 et R-415-1 du code de l'environnement pourra être appliquée (jusqu’à 3 ans emprisonnement et 150 000€ d'amendes), en cas d'atteinte au patrimoine naturel.