La forêt ombrophile représente 36 % des espaces boisés de l’archipel de Guadeloupe, soit 28 158 ha. De plus, cette forêt compose une très grande majorité de la zone de cœur terrestre du Parc national de la Guadeloupe situé sur la Basse-Terre.
Pour l'étudier, le Parc national de la Guadeloupe, en partenariat avec l’ONF, l’Université des Antilles et ECOFOG, met en place chaque année un suivi de placettes forestières.
Ces placettes constituent des « sites de référence » dans le cadre de la stratégie scientifique inter-Parcs. Le suivi de ces espaces forestiers permet d’accumuler des données sur les forêts qui pourront ensuite être utilisées afin d’étudier les dynamiques de croissance de la forêt en lien, notamment, avec le changement climatique.
Le réseau de placettes est composé de 9 placettes de 1 hectare, sub-divisées en 25 placeaux de 400 m2 chacun. La taille choisie d’un hectare correspond à une échelle standard, déjà utilisée dans d’autres réseaux de suivi en forêt tropicale tel que GUYAFOR en Guyane. Il s’agit d’un compromis entre aspects pratiques, économiques et statistiques. Chaque année, les relevés sont effectués sur deux (ou trois) placettes. Ainsi, chaque placette est visitée tous les 4 ans.
L’objectif de ce protocole est l’étude de la dynamique forestière, via la mortalité, le recrutement et l’accroissement. Pour ce faire, sur chaque placette d’un hectare, tous les arbres sont équipés d’un dendromètre et d’un plaque avec un identifiant. Chaque arbre de la placette est donc identifié par son numéro, puis son accroissement est mesuré grâce au dendromètre et son état de santé est évalué : est il vivant et en bon état général ? Mort en chablis ou en chandelle ?
En 2023, les placettes Carbet et Moscou sont suivies, sur 6 jours par les agents du PNG et de l’ONF. Un hectare nécessite deux ou trois journées entières, impliquant le travail de 6 agents. Il ne s’agit pas là d’un travail toujours évident du fait de la luxuriance des sites. Ces sites choisis ont en effet la particularité d’être vierge de tout passage et de toute exploitation, aucun chemin de randonné à l’horizon donc. La progression sur les zones peut donc se révéler difficile à cause du sous-bois dense mais aussi du fort dénivelé et de l’état des parcelles (chablis).