Les récifs coralliens forment une barrière récifale dans le Grand Cul-de-Sac Marin qui est une des plus importante des Petites Antilles. Le récif corallien crée entre Sainte-Rose et Port-Louis un véritable récif barrière qui fait front aux assauts des vagues du large. Dans les lagons ou baies aux eaux calmes ainsi constitués se développent des herbiers sous-marins.
Les récifs coralliens sont des édifices calcaires que l’on rencontre dans les régions tropicales. Ils présentent la particularité d’être bâtis par des organismes vivants, principalement des coraux. Les squelettes calcaires de ces animaux demeurent en place après leur mort, se soudent entre eux et finissent par s’accumuler sur des dizaines de mètres d’épaisseur. Cette structure reste très poreuse et percée d’une multitude de cavités de toutes tailles qui fournissent des abris à une faune particulièrement riche et abondante. En fait, très peu d’animaux se nourrissent directement des coraux. Ceux-ci jouent au sein des récifs un rôle comparable à celui des arbres dans une forêt, c’est à dire d’infrastructure et d’abri pour les autres organismes de l’écosystème.
L’écosystème récifal présente une richesse et une complexité unique dans le milieu marin et ne peut être comparé sur ces plans qu’avec la grande forêt amazonienne. En outre, il revêt une importance économique considérable, car l’essentiel du produit de la pêche côtière dans la zone intertropicale est tiré des récifs coralliens.
Les coraux sont des animaux qui recherchent des eaux tièdes (moyenne minimale annuelle supérieure à 20°C), limpides et bien éclairées. Ils supportent très mal les eaux peu salées et boueuses (c’est pourquoi les récifs coralliens sont absents de toute la côte amazonienne). Par ailleurs, ils ont besoin d’un fond dur pour se fixer. Les côtes des Antilles vont donc constituer des sites de prédilection pour leur édification. Dans la Caraïbe, tous les fonds rocheux, situés entre la surface et une soixantaine de mètres de profondeur relèvent de l’écosystème récifal (Bouchon et al., 1991).
Lorsqu’un récif devient important, il exerce une action de protection vis-à-vis de la houle, sur la côte située en retrait. Son érosion par la mer produit une énorme quantité de sable qui se dépose dans les fonds de lagons et constituent des plages sur le littoral. Grâce à son abri, d’autres écosystèmes comme les mangroves et les herbiers de Phanérogames marines vont pouvoir prospérer ainsi que des espèces de Poissons et la majorité des invertébrés (Bouchon et al., 1990).