Ce mardi 12 mars, 90 administrateurs et collaborateurs du Parc national de la Guadeloupe étaient réunis à Baie-Mahault pour un séminaire sur le thème : "Comment aider la nature en Guadeloupe face aux changements globaux ?"
Cette séance de travail des 3 instances de la gouvernance du PNG avait pour but de partager un diagnostic des enjeux liés aux changements globaux et des problématiques spécifiques impactant nos milieux naturels.
En se penchant sur l’état de nos milieux terrestres, aquatiques et marins soumis aux effets conjugués des activités humaines (assainissement, eau, déchets, agriculture) et du changement climatique, nos administrateurs ont proposé des solutions pour préparer la résilience du territoire.
La journée était rythmée par quatre temps forts :
• un présentation des données récentes et des projections sur le climat avec l’intervention de Thierry Jimonet chef de service Météo France Guadeloupe
• un partage des réflexions sur l’impact des changements globaux* sur notre territoire par Ferdy Louisy, président du Parc national
• des ateliers thématiques - milieux aquatiques d’eau douce, milieux marins, milieux terrestres et activités économiques - pour réfléchir sur des solutions afin de favoriser la résilience du territoire
• une restitution en séance plénière pour mettre en commun les solutions autour d’un débat.
Les débats ont été riches et animés. Tous s'accordent à dire que les effets des changements globaux sur notre territoire sont marquants : raréfaction de la ressource, perte de rendement, érosion du trait de côte, impact des phénomènes climatiques, inondations, pollutions, gestion des déchets, etc.
Pourtant, la réglementation des activités humaines sur les espaces naturels continue de faire débat ! La question de la gestion de la fréquentation des espaces naturels a fait l'objet de débats. Tous ont plaidé en faveur d'une gestion globale qui prend en compte tous les impacts.
Les participants ont mis en exergue la notion d’une solidarité face aux changements globaux et la nécessité d’une action commune des décideurs, ce que le Parc national souhaite impulser.
Par ailleurs, ils ont relevé le besoin de clarification des rôles des diverses entités en charge de la gestion des espaces naturels ainsi que la nécessité d’harmoniser les discours et les pratiques, notamment sur la réglementation.
En mission en Guadeloupe, Floriane Tamini, chargée de mission Tutelle des Parcs nationaux d’Outre-mer et des forêts à la Direction de l’eau et de la biodiversité, a évoqué la Stratégie nationale de biodiversité et la Stratégie nationale des aires protégées sur lesquelles se fondent le contrat d'objectif et de performance du Parc national pour la période 2024-2028.
En visioconférence, Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente de l’Office français de la biodiversité et Nicole Erdan, chef du pôle transition écologique à la DEAL Guadeloupe ont rappelé les objectifs de la COP territoriale lancée le 14 novembre 2023 et invité les administrateurs du PNG à contribuer dès avril prochain à la définition d’indicateurs permettant d’accompagner le territoire dans sa transition écologique.
L’expression « changements globaux » fait spécifiquement référence aux effets de l’activité humaine sur l’environnement. Il regroupe tous les changements tant sociétaux qu’environnementaux imprimés aux écosystèmes par les activités humaines. L’usage du pluriel permet d’insister sur l’aspect multiforme de ces changements qui ne se réduisent pas au seul changement climatique, insistant ainsi sur une approche systémique.
Dans cette vidéo du Parc national, huit élus témoignent de l’impact des changements globaux sur leur territoire et de l’appui du Parc national face à ces enjeux.
Retrouvez aussi les actes du séminaires publiés par le Parc national de la Guadeloupe.
Deux grands témoins, Stéphanie Mulot, sociologue et anthropologue et Harry Ozier-Lafontaine directeur de recherche à l’INRAE, ont présenté leurs conclusions de la journée. Ils ont souligné la nécessité de développer des actions de sensibilisation du grand public et des scolaires et des actions de formation auprès des socioprofessionnels qui sont déjà impactés par les changements globaux. Ils ont plaidé pour la mise en place de solutions innovantes basées sur les nouvelles technologies.
Le fruit de ces travaux fera l’objet d’une publication sous forme d’actes synthétisant les solutions proposées d’ici 1 mois. Ces contributions viendront enrichir la réflexion menée au sein de la COP Territoriale 2024 animée par la DEAL et la Région Guadeloupe.