Le lundi 27 octobre 2025, le Parc national de la Guadeloupe a organisé au siège de Montéran, à Saint-Claude, une soirée intitulée « Les voix de la Soufrière » qui marque le coup d’envoi officiel de la production du volume 2 du documentaire Soufrière - labellisé JNR (journée nationale de la résilience) en septembre 2025 - qui sortira pour le 50ᵉ anniversaire de l’éruption de la Grande dame en 1976.
Cet événement animé par Kenny CHAMMOUGOM et organisé par Manojah du service communication du Parc national, avait pour ambition non seulement de revenir sur un épisode dramatique de l’histoire guadeloupéenne, mais surtout d’alimenter une réflexion collective sur la mémoire, les savoirs scientifiques et la préparation aux risques naturels - en prévision de la sortie en 2026 du volume 2 du documentaire Soufrière du Parc national de la Guadeloupe.
Retour sur un événement structurant
L’éruption de la Soufrière en 1976 fut un moment charnière de l’histoire de l’archipel : l’activité volcanique, manifestée par des soubresauts dès octobre 1975 puis des épisodes d’évacuation en juillet et août 1976, avait mené à l’évacuation de dizaines de milliers d’habitants et à un fort traumatisme collectif.
En choisissant de commémorer ce demi-siècle avec cette soirée, le Parc national rappelle que la nature reste puissante, que la société doit rester vigilante — et que la transmission des expériences est une condition de résilience.
La soirée s’est développée autour de plusieurs temps forts : des interventions scientifiques de l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe (OVSG) ont permis de revisiter les mécanismes de l’éruption — notamment le caractère phréatique de la crise volcanique — et de relier ces enseignements aux enjeux actuels de surveillance et de gestion du risque.
Les témoins - Christian ANTENOR-HABAZAC, Raymonde HATIL, Cinette DESCHAMPS, René SAMINADIN et Gilles MONFRET - qui ont vécu l’événement de 1976 sont intervenus, partageant leurs vécus marqués par l’urgence, l’incertitude et la solidarité ; tandis qu'en duplex depuis Plymouth, Graham RYAN, Directeur de l'Observatoire volcanologique de Montserrat, nous partageait son retour d'expérience sur l'éruption de 2013. Le mélange entre rigueur scientifique et récit personnel a donné à la soirée une tonalité à la fois pédagogique et profondément humaine.
« C’était une magnifique soirée. On se met déjà en perspective de la commémoration qui va se tenir l’année prochaine. » a souligné M. Harry Ozier-Lafontaine, directeur du Parc national
Une démarche de transmission et d’engagement
Au-delà du moment symbolique, l’événement a mobilisé deux axes essentiels pour le Parc national : d’une part, valider la mémoire collective locale en donnant une voix aux acteurs et habitants de l’époque ; d’autre part, inscrire cet héritage dans une dynamique tournée vers l’avenir, faite de préparation, de sensibilisation et de co-responsabilité. Ainsi, le documentaire annoncé — « Soufrière – Volume 2 » — sera un outil de diffusion de cette mémoire enrichie de témoignages.
La posture du Parc national est ici exemplaire : il ne s’agit pas seulement de commémorer, mais d’ouvrir un dialogue sur les gestes adaptés, les comportements à adopter, la vigilance environnementale et sociale et le rôle que chacun peut jouer dans ce territoire à haut-risque. Le lien entre patrimoine naturel et humain, entre paysage et communauté, est mis en avant.
Et maintenant ?
Cette soirée d’ouverture marque le départ d’un cycle d’actions qui se concrétiseront dans les mois à venir et jusqu'à l'anniversaire des 50 ans de l'éruption. Au programme et autour de la production du volume 2 du documentaire Soufrière - ateliers pédagogiques, parcours thématiques, échanges avec les habitants et production de contenus multimédias pour sensibiliser.
Le Parc national invite ainsi l’ensemble des habitants de l’archipel, ses partenaires institutionnels et les visiteurs à prendre part à cette démarche collective de mémoire et de résilience.
En conclusion, ce rendez-vous du 27 octobre aura permis de réaffirmer que la nature — ici incarnée par la Soufrière — est bien « en partage ». Il nous appartient de l’écouter, de la respecter et de construire, ensemble, un avenir plus résilient.
Laure GERION
Pour aller plus loin
Retrouvez ci-dessous une sélection d’articles de presse qui ont couvert l’évènement : vous y trouverez des regards complémentaires, des interviews et des images de la soirée.