Pour mener à bien cette étude, des observations de terrain ont été effectuées, entre les années 2023 et 2024. Au total, 134 sites ont été échantillonnés.
Les récifs coralliens sont au cœur d’une compétition perpétuelle pour l’espace et l’envahissement des coraux par les macroalgues est un des principaux facteurs de la disparition des communautés coralliennes.
Afin d’évaluer l’état de santé des communautés coralliennes, les observations ont été divisées en 4 classes d’état de santé qui tiennent compte à la fois de l’envahissement de la zone par les macro-algues et de la sédimentation (ou envasement).
1-La première classe est utilisée lorsqu’un récif est est en excellente santé, c’est à dire presque dépourvu de macroalgues et de signes de sédimentation.
2-La deuxième classe est utilisée lorsque quelques macroalgues et des signes de sédimentation sont visibles sur le substrat et à la base des colonies coralliennes. Les coraux ne sont pas affectés par ces phénomènes.
3-La troisième classe est utilisée lorsqu’on observe une tendance des macroalgues ou des sédiments à envahir les colonies coralliennes.
4-La quatrième classe est utilisée pour des communautés coralliennes mortes, lorsque les macroalgues ou la sédimentation recouvrent complètement les coraux. Quelques colonies subsistent néanmoins.
Que montrent les résultats ?
- 13 % des communautés coralliennes échantillonnées sont en excellente santé
- 58 % des communautés coralliennes sont en bonne santé, mais cohabitaienent avec des populations de macroalgues
- 28 % des sites présentent des communautés coralliennes fortement colonisées par des macroalgues ou étaient plus ou moins couverts de sédiments
- 1 % des sites présentaient des communautés coralliennes détruites par la couverture des macroalgues
Une mauvaise qualité des eaux
Si on combine toutes les stations sur lesquelles on a observé des macroalgues, l’étude révèle que 87 % des sites sont impactés.
Ces résultats montrent les conséquences de la mauvaise qualité des eaux côtières de Guadeloupe qui souffrent des pollutions par les matières organiques et les nutriments. Ces facteurs contribuent largement à la prolifération algale dans les eaux de l’archipel.
Si la qualité de l’eau ne progresse pas rapidement, l’état de santé des communautés coralliennes de Guadeloupe continuera à décliner.