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A la fois les pieds dans l’eau, les racines profondément en terre qui s’élèvent vers le ciel, la mangrove s’approprie deux espaces : le bord de mer, et l’intérieur. Caractéristique des littoraux tropicaux, les palétuviers gris, noirs, blancs ou rouges ont la capacité de s’accommoder à la salinité extrême du sol. Trois paysages principaux peuvent être observés : la mangrove de bord de mer, la mangrove arbustive et la mangrove haute.

Le rivage ou mangrove bord de mer, à la salinité constante (au moins 30 grammes/litres), est le territoire du palétuvier rouge Rhizophora mangle, reconnaissable à ses racines aériennes et seul palétuvier à s’adapter aux sols submergés par quelques décimètres d’eau. Les racines immergées, permettent le développement de balanes, moules, huîtres de palétuvier, éponges... Près d’une centaine d’espèces de crustacés et de poissons ont été recensées dans la mangrove, pour la plupart des juvéniles. Pour les alevins de pagres, de pisquettes, de tarpons comme pour les juvéniles de crevettes et de langoustes, la mangrove est une nurserie, indispensable à l’équilibre et au développement de la faune marine.

A moins d’une dizaine de mètres du rivage, une extrême salinité règne, la mangrove devient arbustive. La carence en éléments nutritifs rend la vie difficile, les palétuviers rouge prennent un aspect plus rabougri et avoisinent les 2 mètres de hauteur contre 10 mètres en bord de mer ! Véritable usine de désalinisation, les palétuviers noirs (Avicennia germinans) et (Avicennia schaueriana) abondent ;

La mangrove haute, généralement au delà de la mangrove arbustive, se compose de boisements de dix à vingt mètres de haut. Suivant le niveau de salinité, les peuplements de palétuviers diffèrent : En milieu peu salé, c’est le palétuvier blanc (Laguncularia racemosa) qui domine ; moins commun, le palétuvier gris (Conocarpus erectus) préfère les sols rocheux ou sablonneux.

Au cœur de cet habitat cohabitent des crabes (dont le crabe de palétuvier (Aratus pisonii), le petit crabe nageur (Pachygrapsus gracilis), le carbe à barbe (Ucides cordatus) ou encore le crabe sémafot (Uca rapax) ...), des mammifères (rats, mangoustes, racoons..), des oiseaux (Pic de la Guadeloupe (Melanerpes herminieri), parulines jaunes (Dendroica petechia), parulines caféiettes (Dendroica plumbea), sporophiles rouge-gorge (Loxigilla noctis)...). Cet écosystème tropical très riche et caractéristique reste également très fragile et menacé par les activités humaines.


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