Abondance, fraîcheur vivifiante et exubérance. Étonnant « château d’eau » de la Guadeloupe : les pluies abondantes qui arrosent tout au long de l’année les reliefs de la Basse Terre alimentent un réseau de rivières, de cascades et de bassins qui dévalent avec fougue les pentes par paliers successifs. Des chutes du carbet à la cascade aux écrevisses en passant par le saut de la lézarde, véritables fenêtres ouvertes sur le ciel, l’île offre à qui perce ses secrets, d’inoubliables torrents d’émotions. En cherchant un peu, il existe de nombreux autres points d’eau, rivières, chutes ou encore des sources d’eau chaude à découvrir... Au cœur des forêts humides et des « savanes » d’altitude (de180 m d’altitude jusqu’au sommet de la Soufrière) les deux espèces d’hylodes endémiques de la Basse-Terre, l’hylode de Barlagne et l’hylode de Pinchon (22 mm), animent par leur chant le ventre du volcan, de concert avec l’hylode de la Martinique. Une foule d’insectes vit également à proximité des étangs comme des rivières : Trichoptères, Ephémères, coléoptères, libellules... Sur les 39 espèces de libellules recensées à ce jour, cinq sont inféodées aux rivières de Basse-Terre.
De par cette abondance, et en raison de son rôle dans le transport des éléments organiques et minéraux vers la mer, l’eau des rivières est à la base de la richesse des écosystèmes d’eau douce et de mangrove. La plupart des cours d’eau de l’île naissent dans le cœur du Parc national et les espèces qui y vivent effectuent des migrations entre l’amont et l’embouchure des rivières, au cours de leur vie. Mais c’est principalement au niveau des embouchures, et sur les zones aval des rivières que se déroulent leurs phases juvéniles. A l’extérieur du cœur du Parc, sur les parties basses à moyennes des rivières, la pression anthropique reste particulièrement importante (prélèvements d’eau, barrages, pollutions...). C’est ainsi qu’en 2005, un réseau de suivi basé sur 12 stations réparties sur la Basse-Terre a été créé par le Parc national, afin de vérifier s’il y avait altération des peuplements aquatiques des cours d’eau du Parc national, ou dans sa proximité immédiate afin de préserver leur fonctionnement écologique.
En raison d’un dénivelé supérieur à 1000 mètres intervenant sur 10 à 15 km, les pentes sont fortes, les temps de réponse rapides après une pluie et les transports solides parfois importants, notamment lors des cyclones. L’aval des bassins versants, en général habité, correspond aux zones de dépôt des matériaux renforçant les risques de débordement. Seule la Grande Rivière à Goyave, se développant sur 40 km, possède un bassin versant d’environ 150 km2. Ses affluents ont les caractéristiques des bassins versants décrits précédemment. À l’inverse, la partie aval serpente en pente faible sur 25 km jusqu’à une mangrove qu’elle traverse avant de rejoindre la mer, dans le Grand Cul-de-Sac marin.