Cette mission, organisée dans le cadre du Projet LIFE mené par le Grand Port Maritime de Guadeloupe, s’est plus précisément déroulée du 3 au 5 septembre inclus. L’acronyme LIFE signifie « L’Instrument Financier pour l’Environnement » et permet de subventionner des actions en faveurs de la biodiversité, comme le projet du Port de Guadeloupe depuis juin 2019 : Adapt’Island. Ce dernier sert notamment à développer des solutions basées sur des exemples naturels pour améliorer la résilience de l’archipel face au changement climatique en aidant les acteurs du territoire à travailler ensemble.
Ce projet LIFE a pour objet d’étude deux espèces de coraux du genre « Acropora », Acropora cervicornis et Acropora prolifera (un hybride de A. cervicornis et A. palmata). En effet, les récifs qu’ils forment sont un maillon essentiel de la biodiversité marine de la région. Mieux les comprendre aidera à la restauration des milieux qu’ils composent. Ces actions sont d’autant plus importantes que ces coraux sont classés sur la liste rouge – en danger d’extinction - des espèces menacées selon l’UICN (l’Union International pour la Conservation de la Nature).
Le phénomène de ponte des Acropores n’a lieu qu’une fois par an et ne se déclenche que sous certaines conditions précises qui sont encore mal connues. C’est le CARMABI (Caribbean Marine Bioloy Institute) qui dresse, chaque année, un calendrier approximatif des pontes dans la Caraïbe. En raison de certains paramètres inconnus à l’avance (température, direction du vent, des vagues, intensité de la lumière…) il ne peut y avoir de certitude quant à celles ci. Cette campagne d’observation était aussi l’occasion d’observer les capacités de reproduction sexuée du corail hybride A. prolifera inconnues à ce jour.
Les coraux ne pondent que la nuit. Ainsi, les observations, sont toujours nocturnes et se sont déroulées au Nord de l’îlet Fajou, dans deux récifs riches en Acropora. Avec le déploiement de deux navires : l’un regroupant des membres de Caraïbe Aqua Conseil, ÉcoRécif’Environnement ainsi que l’Université des Antilles et l’autre les agents du Pôle Marin du Parc national, la zone a pu être couverte efficacement.
Malheureusement pour l’objectif principal de la mission, cette année nos Acropores n’ont pas daigné pondre durant ces trois journées ciblées. Malgré tout, les relevés et observations des plongeurs dans ce contexte nocturne si particulier sont loin d’avoir laissé la mission sans intérêt. D’autres observateurs dans les Antilles ont signalé des pontes (à Saint-Barthélemy et Saint-Domingue) plus tôt dans l’année, ce qui pousse notre groupe de chercheurs à améliorer la veille pour retenter l’expérience l’année prochaine. N’hésitez pas à consulter le rapport complet (voir la rubrique : documents utiles en bas de page).
Article rédigé par :
Barthélémy DESSANGES
Chargé de mission «Vulgarisation scientifique»
Département Patrimoines et Appui aux Territoires - Service Patrimoines naturel, paysager et culturel du Parc national de la Guadeloupe