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En Guadeloupe, le crabe de terre (Cardisoma guanhumi) et le crabe à barbe (Ucides cordatus) font partie du patrimoine culinaire. Ces deux espèces sont malheureusement victimes de surexploitation provoquant un déclin des populations. Depuis 2017, le Parc national a mis en place une stratégie de gestion durable visant à préserver la ressource.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le déclin des populations de crabes :

- la destruction de leur habitat,

- la pollution par les engrais et pesticides,

- une pêche toute l'année qui ne tient pas compte des périodes de reproduction,

- des techniques de capture non sélectives

- et enfin une sur-exploitation au moment des fêtes de Pâques et de Pentecôte.
En collaboration avec Sonia Bourgeois-Lebel, retraitée de l’Université des Antilles et spécialiste du crabe blanc, le Parc national de Guadeloupe a mis en place une stratégie pour une gestion durable visant à limiter les pressions sur ces espèces. Cette stratégie s’inscrit dans la charte du territoire du Parc national de la Guadeloupe à laquelle la ville de Morne-à-l'eau a adhéré.

Le Parc national a établi des recommandations en se basant sur les résultats des suivis annuels des populations sur le terrain au moyen de placettes et sur l’étude de la biologie des crabes. Ces mesures ont pour but de préserver la ressource.

La stratégie pour une gestion durable des crabes repose sur 4 mesures fortes :
    • préserver l’habitat naturel en respectant les circulations d'eaux souterraines et leur qualité ;
    • fixer une taille minimale de capture et privilégier les boîtes à crabes (pièges) dont l’ouverture ne permet que la capture des individus ayant une taille supérieure à 60 mm (taille minimale requise de la carapace mesurée de l'avant à l'arrière) ;
    • autoriser les captures du 1er octobre au 15 mai et les interdire du 16 mai au 30 septembre, période qui correspond à la reproduction ;
    • sensibiliser la population avec le soutien de l’association APRODECARM (Association pour la protection des crabes et autres ressources de la mangrove) qui organise la « Fête du crabe » le 31 mars à Morne-à-l’eau.

Le crabe blanc "Cardisoma guanhumi" vit dans la forêt marécageuse. Son cycle de reproduction est rythmé par la Lune et la saison des pluies. Sa longévité est d'environ 13 ans au cours desquels le crabe effectuera environ 60 mues. Sa période de reproduction, court de juillet à août. Le juvénile n'atteint sa maturité sexuelle qu'au bout de 4 ans. 

Le crabe à barbe "Ucides cordatus" vit plutôt en mangroves et a une durée de vie d'environ 11 ans. Il se reproduit entre mi-novembre et mi février. Le juvénile n'atteint sa maturité sexuelle qu'au bout de 3 ans environ.

La fabrication artisanale des pièges ou "zatrap" doit tenir compte de la biologie des crabes. Les boites doivent être dotées d'une ouverture permettant aux crabes dont la taille est inférieure à 60 mm de s'échapper.

En respectant la période de reproduction des crabes et en adaptant les pièges pour laisser passer les juvéniles, chacun peut contribuer à préserver la ressource.

En savoir plus sur la stratégie de gestion durable des crabes.


Source URL: https://guadeloupe-parcnational.fr/actualites/paques-protegeons-nos-crabes