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LIFE Biospher’Adapt : le Parc national de la Guadeloupe face aux défis du changement climatique

Le Comité français du programme international pour l’Homme et la Biosphère ou « MaB » est lauréat depuis décembre 2024 du programme européen LIFE-Climat. Ce programme est un instrument financier de l’Union européenne qui soutient des actions en faveur de l’environnement. Le projet LIFE Biospher’Adapt vise à mettre en place un accompagnement territorial actif et efficace pour définir collectivement les mesures nécessaires à l’adaptation au changement climatique, dans les territoires anthropisés. Mené sur 5 ans, de 2025 à 2030, ce projet a pour but de développer un ensemble de mécanismes de concertation et d'actions concrètes pour inciter et aider les acteurs politiques et socio-économiques des territoires, à réfléchir, planifier et mettre en œuvre les adaptations nécessaires pour répondre aux enjeux climatiques.

Les changements climatiques, dont les effets sont déjà visibles à travers le monde, sont lourds de conséquences pour les populations et les écosystèmes. Ils menacent l’habitabilité de régions entières où vivent des millions de personnes, augmentent la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur, des inondations, des sécheresses et des incendies, ainsi que l’usage des ressources et les secteurs socio-économiques et agricoles nécessaire au fonctionnement des activités humaines. L’adaptation au changement climatique, en parallèle des mesures d’atténuation, est donc une priorité majeure.

Faire face aux défis du changement climatique

Le réseau français des Réserves de biosphère se mobilise pour faire face aux défis du changement climatique et anticiper les conséquences considérables qu’il entraîne pour tous les acteurs de la société, à travers un projet de coopération emmené par 7 sites pilotes.
Une Réserve de biosphère, telle que celle de l’archipel de Guadeloupe, est un territoire reconnu par l’UNESCO sur lequel il est possible d’expérimenter des pratiques de transition écologique, tout en prenant en compte les aspects sociaux, économiques et culturels du territoire.

L’objectif principal de la RBAG est de conserver des espaces de grandes nature pourvoyeurs des services écosystémiques de première importance tels que : 
   • l’approvisionnement en eau,
   • la fertilité des sols,
   • la qualité des milieux marins côtier et de lagon ;
   • les services de régulation.
     dans un contexte socio-économique très contraint dans l’espace et par les changements globaux. Cela passe par des objectifs intermédiaires :
   • des réservoirs de biodiversité en bonne état de conservation ;
   • des corridors écologique existant à préserver et d’autres à restaurer. 

 

Gourbeyre
Vue aérienne de la commune de Gourbeyre

 

Deux zones pilotes en Guadeloupe

En Guadeloupe, l’enjeu du projet est de concevoir un plan d’adaptation au changement climatique construit à partir de données scientifiques et d’expérimentations sur le terrain, sur deux zones pilotes : Gourbeyre et la Barre de Cadoue (nord Grande-Terre). Ces zones ont été choisies pour leur richesse naturelle et la volonté des acteurs locaux de les préserver. Des infrastructures paysagères, telles que des corridors écologiques (haies, zones herbacées, sous-bois, jardins partagés etc), seront mises en place afin d’assurer des connexions entre des espaces et ainsi, favoriser le développement des espèces locales.

Le projet s’appuie sur deux méthodologies existantes : celle du projet « Life Natur’Adapt » qui s’articule autour de 4 composantes pour préciser les effets du changement climatique sur le territoire (le climat, les activités humaines, la gestion et le patrimoine naturel), et la Trajectoire d’Adaptation au Changement Climatique des Territoires (TACCT) de l’ADEME. L’objectif est d’en tirer un plan d’adaptation au changement climatique adapté aux Réserves de biosphère et qui sera durable et reproductible à d’autres sites à travers le monde. 
Par ailleurs, une concertation active entre les acteurs locaux (collectivités, professionnels du territoire, associations, riverains, etc.) et l’implication des bénéficiaires de la marque Esprit Parc national sera mise en place afin de co-construire et définir les expérimentations écologiques à mettre en œuvre.

L’évaluation de l’impact des actions

L'impact des actions sera évalué par des mesures de teneur en carbone, prises sur les deux zones expérimentales au début, à mi-parcours et à la fin du projet. Ces évaluations permettront d'ajuster les actions et d’utiliser les retours d’expérience pour améliorer la méthodologie. 

Ainsi, en fin de première année, un cahier climatique sera rédigé, fournissant un état des lieux du changement climatique en Guadeloupe, avec des scénarios sur l'évolution du climat. Ce document aidera les décideurs locaux à comprendre les enjeux climatiques. À la fin du projet, un plan d’adaptation sera remis, accompagné d’un plan de conservation post-projet pour garantir la durabilité des actions au-delà des cinq années de financement. Cela passera par la création d'une structure de gouvernance ou la réorganisation des structures existantes pour qu'elles deviennent des références sur les questions climatiques et qu’elles puissent assurer la continuité des actions une fois le projet terminé.
Entre temps, diverses actions seront menées telles que la création d’une page Internet pour relayer les informations, connecter les acteurs et encourager les échanges. Des événements culturels seront aussi organisés pour sensibiliser à la culture locale et aux enjeux climatiques tout en impliquant la population. Enfin, en 2029, une remise des trophées valorisera les initiatives locales en récompensant les acteurs les plus impliqués.

 

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