À partir d’un diagnostic écologique, social et économique du territoire, les équipes du Parc, les membres de ses instances de gouvernance et des experts de référence explorent la voie de l’économie régénérative comme horizon pour la Guadeloupe.
Un webinaire stratégique pour croiser les regards sur le territoire
Organisé au siège du Parc national à Montéran, ce webinaire intitulé « Diagnostic écologique, social et économique du territoire – Vers une économie régénérative en Guadeloupe » s’inscrit dans une séquence de travail structurante pour l’établissement. Piloté par le directeur du Parc national, Harry OZIER-LAFONTAINE, il réunit les managers, des membres des conseils de l’établissement et des partenaires invités autour d’un même objectif : partager un constat commun sur l’état du territoire pour mieux préparer les choix à venir.
Le diagnostic présenté met en lumière les forces et les fragilités de l’archipel. Il rappelle le rôle déterminant des forêts, des rivières, des mangroves, des récifs coralliens et des zones humides dans la protection des populations, la qualité de l’eau, l’attractivité touristique et l’économie locale. Il documente également les vulnérabilités déjà à l’œuvre : impacts du changement climatique, érosion du littoral, tensions sur la ressource en eau, pression sur les milieux, mais aussi enjeux sociaux et économiques qui traversent la Guadeloupe. En posant ce constat, le Parc national assume son rôle de tiers de confiance et de passeur entre sciences, politiques publiques et attentes de la population.
Mettre l’économie régénérative au cœur des débats
Au-delà du diagnostic, ce webinaire est l’occasion d’ouvrir une réflexion de fond sur l’économie régénérative en Guadeloupe. Là où les approches classiques se concentraient surtout sur la réduction des impacts négatifs, l’économie régénérative propose un changement de paradigme : il s’agit de restaurer les écosystèmes, de renforcer le lien social et de créer des activités qui s’ancrent durablement dans les territoires.
Concrètement, cela peut signifier, par exemple, restaurer les mangroves pour protéger les côtes, filtrer l’eau et soutenir de nouvelles activités autour de ces chantiers, accompagner des agricultures qui préservent les sols et la ressource en eau tout en sécurisant les revenus des agriculteurs, ou encore encourager un tourisme qui valorise les patrimoines naturels et culturels du Parc national de la Guadeloupe, avec des retombées plus directes pour les communes et les habitants. L’économie régénérative invite ainsi à regarder chaque projet à l’aune de sa capacité à régénérer le vivant et à consolider le tissu social, plutôt qu’à simplement limiter les dommages.
Des intervenants de référence aux côtés du Parc national
Pour nourrir la réflexion collective, le Parc national de la Guadeloupe s’appuie sur deux intervenants de référence. Isabelle DELANNOY, présidente de l’Entreprise Symbiotique, est l’une des voix majeures de l’économie symbiotique et régénérative. Ses travaux montrent comment des filières peuvent être conçues pour créer des boucles vertueuses entre environnement, économie et lien social. À ses côtés, Patrick SAMAMA, cofondateur du Creative Lab, accompagne depuis plusieurs années des organisations dans la transformation de leurs récits et de leurs modèles pour rendre les transitions désirables, compréhensibles et mobilisatrices.
Leur apport permet d’articuler concepts et réalités de terrain, en partant des spécificités de la Guadeloupe. Comment faire de la richesse écologique de l’archipel un socle pour des activités créatrices d’emplois durables ?
Comment renforcer la résilience des territoires face aux crises climatiques, sanitaires ou économiques ?
Comment associer les habitants, les collectivités, les entreprises, les associations et les services de l’État à cette trajectoire régénérative ?
Autant de questions mises en débat au fil des échanges.
Une étape clé vers le futur projet d’établissement
Ce webinaire s’inscrit dans la préparation du futur projet d’établissement du Parc national de la Guadeloupe. En choisissant de partir d’un diagnostic partagé et de mettre l’économie régénérative au centre des réflexions, le Parc affirme une ambition claire : devenir un catalyseur de solutions au service de la transition écologique, sociale et économique de l’archipel.
Les travaux de cette séquence nourriront la définition des orientations stratégiques des prochaines années et prépareront un séminaire territorial prévu en 2026, destiné à associer plus largement les acteurs de la Guadeloupe. L’enjeu est d’ouvrir un espace de dialogue qui permette de faire converger les enjeux de biodiversité, de cohésion sociale et de développement économique dans une vision commune.
Nous avons aussi un Parc national qui, depuis sa création, a toujours été un précurseur, un laboratoire de solutions, un passeur entre la nature et la société. - M. Ferdy LOUISY, Président du conseil d'administration du Parc national de la Guadeloupe
Vers une Guadeloupe régénérative
En ouvrant la voie de l’économie régénérative, le Parc national de la Guadeloupe réaffirme sa conviction : protéger la nature, c’est aussi protéger les Guadeloupéens et leur avenir. Faire de la Guadeloupe un territoire régénératif, c’est considérer que chaque décision publique, chaque projet économique, chaque innovation doit contribuer à restaurer le vivant, à réduire les vulnérabilités et à renforcer les solidarités.
Ce webinaire n’est qu’une première étape, mais il marque un tournant. Il pose les bases d’un projet d’établissement qui place la biodiversité, l’humain et le territoire au cœur des choix de développement, avec une ambition simple et exigeante : que l’archipel soit, demain, plus résilient, plus solidaire et plus respectueux du vivant.
